Se sentir loup au lycée Henri Queuille
Durant une semaine le lycée Henri Queuille a accueilli un projet artistique sur la thématique du loup créé par Boris NORDMANN et l’association Quartier Rouge. L’occasion pour nos élèves de porter un regard différent sur cette problématique de territoire.
Boris NORDMANN, entre art et sciences
Boris NORDMANN est un artiste-chercheur. Diplômé en arts contemporains, il a complété sa formation notamment par l’étude de la communication intuitive et non-violente, de la danse contact mais il a également suivi un cursus scientifique en biologie cellulaire, écologie et anthropologie. Ce profil particulier l’a conduit à travailler sur des projets artistiques mêlant sciences et arts.
Depuis 10 ans il a fait le choix d’abandonner les œuvres matérielles et se concentre sur la création de performances participatives des « fictions corporelles » qui amènent les participants à « se sentir autrement ». Il a notamment travaillé autour du cachalot, de l’araignée, de l’agglomération de Marseille etc.
Après son installation dans les Alpes de Haute-Provence, il s’est engagé dans une démarche de diplomatie du vivant à travers un projet artistique à vocation de médiation autour des loups.
Œuvre sur la thématique du loup
Le travail proposé aux élèves et étudiants du lycée Henri Queuille fin novembre est né en 2017. Il a été initié en concertation avec un groupe de testeurs (éleveurs, professionnels de la protection de l’environnement…) sur le plateau de Millevaches en collaboration avec l’association Quartier Rouge, dans le cadre d’une aventure artistique autour de plusieurs projets en médiation environnementale.
Cette association basée sur la commune de Felletin a pour vocation d’être un outil de développement culturel pour intégrer de projets artistiques dans une réalité locale. Nadège SELLIER chargée de production et de médiation dans l’association travaille avec Boris depuis le début sur ce projet. Initié par une réflexion sur la question du rapport de l’homme à l’animal, il a débuté sur la ferme de Lachaud autour de la question du retour du loup sur le territoire
La pratique corporelle pastorale
Le projet artistique a pour objectif la fabrication d’un outil pour aider les acteurs du territoire à comprendre ce qu’est un loup à travers l’expérience d’une pratique corporelle. Boris NORDMANN amène les participants à se sentir loup pour mieux connaître l’animal afin de pouvoir protéger les troupeaux. Le projet est encore en cours de recherche, dans la phase d’évaluation de la pratique corporelle pastorale. Il s’agit d’une pratique nouvelle, une expérience personnelle pour rendre présent un paysage et reconstruire un espace commun dans lequel aura lieu un débat.
Dans ce travail, il est épaulé par Benoît VERJAT, designer de recherche qui travaille avec des artistes dont l’œuvre nécessite une part d’enquête. Ce projet artistique constitue un cas d’étude pour sa thèse en anthropologie. Benoît contribue à la mise en commun de différents types de connaissances (celles du chercheur, des éleveurs, des spécialistes de la protection de l’environnement etc.). Le but étant de mettre tous les savoirs au même niveau mais de réussir à identifier lequel utiliser en fonction du moment. Ce principe part du postulat que nous sommes tous amenés à produire de la connaissance.
Intervention au lycée Henri Queuille
À neuvic ce sont les élèves des classes de seconde et les étudiants en BTS Gestion et Protection de la Nature (classes A) qui ont vécu cette expérience de pratique corporelle pastorale, soit 120 élèves, étudiants et leurs professeurs. La thématique du loup est un sujet d’étude fréquemment abordé en cours. Cette fois les élèves l’ont vécu sous un prisme différent tout en prenant part à une grande aventure artistique.
